Se souvenir du Rana Plaza

Le 24 avril 2023 marque le 10e anniversaire de la tragédie la plus horrible qui ait touché l’industrie de la mode. La catastrophe de l’usine Rana Plaza à Dhaka, au Bangladesh, qui abritait 5 usines, a tué plus de 1 134 travailleurs de l’habillement et en a blessé des milliers d’autres.  

Les travailleurs ont fait part de leurs inquiétudes aux directeurs de l’usine après avoir vu des fissures dans les murs, mais leurs inquiétudes ont été ignorées. On leur a dit qu’ils perdraient leur emploi s’ils ne continuaient pas à travailler comme d’habitude parce qu’ils avaient une date limite à respecter. C’est l’exemple le plus meurtrier de la façon dont la course vers le bas peut avoir des effets dévastateurs.

Le discours sur la durabilité de cette industrie exploiteuse a tendance à se concentrer sur la dégradation de l’environnement, l’épuisement des ressources et la perte de biodiversité, plutôt que sur le coût humain de nos vêtements. Cela devrait inclure la dégradation de la santé des travailleurs de l’habillement, l’épuisement de leurs moyens de subsistance et la perte de vies humaines.

Mais la tragédie du Rana Plaza et d’autres exemples d’exploitation humaine dans l’industrie de la mode ne peuvent pas être imputés à une seule personne ou entreprise, de la même manière qu’une seule personne ou entreprise ne peut pas résoudre ce problème. Le système doit tout simplement changer.

L’Accord international (appelé Accord du Bangladesh) est un accord juridiquement contraignant entre 190 marques de vêtements et des syndicats mondiaux dont la mission est d’assurer des lieux de travail sûrs dans l’industrie du textile et du vêtement. L’entente favorise la sécurité des travailleurs au moyen d’inspections indépendantes, de programmes d’assainissement et de formation et reconnaît le droit des travailleurs de s’organiser, de refuser un travail dangereux et de soulever des préoccupations en matière de santé et de sécurité. L’Accord est un exemple de la meilleure façon de mobiliser l’ensemble de l’industrie et tous les intervenants dans un effort de changement. Les travailleurs du vêtement, les marques et les propriétaires d’usines ont tous un rôle à jouer.

Et bien que des progrès soient réalisés en ce qui concerne les conditions de travail, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour aborder les droits de la personne dans les chaînes d’approvisionnement de la mode. Pour marquer ce 10e anniversaire, nous devons donc continuer à nous éduquer, à partager l’histoire du Rana Plaza et à faire pression pour que des mesures législatives soient prises pour créer des environnements plus sûrs pour les travailleurs du vêtement dans le monde entier.

Apprenez-en plus à l’aide des liens ci-dessous :

• Pression d’Amnesty International pour une législation protectrice : https://amnesty.ca/human-rights-news/rana-plaza-disaster-no-laws/

• Semaine de la révolution de la mode : https://www.fashionrevolution.org/frw-2023/