À la recherche d’innovateurs pour le recyclage de textile à textile
Le recyclage est devenu le moyen prédominant au Canada de détourner le métal, le plastique, le papier, les matières organiques, les piles et les vieux appareils électroniques du flux de déchets. Cependant, les textiles sont rarement pris en compte, même si nous savons qu’environ 500 000 tonnes de textiles provenant de la vapeur des déchets résidentiels et à peu près la même quantité du secteur des IC&I sont envoyés dans les sites d’enfouissement canadiens chaque année. Ces déchets sont coûteux à gérer et constituent une occasion manquée d’utiliser des matériaux qui peuvent être revendus à profit ou pour répondre à la demande mondiale accrue de fibres grâce à la récupération des ressources. De plus, les textiles dans les sites d’enfouissement créent un fardeau environnemental. Les textiles naturels comme le coton, le chanvre et la laine se biodégradent dans les sites d’enfouissement et produisent des émissions de CO2 et de méthane. Les matériaux synthétiques, qui sont fabriqués à partir de plastique - polyester, spandex, acrylique et nylon - ne se biodégradent pas, mais restent dans les sites d’enfouissement pour toujours, un peu comme un sac en plastique. Ce que la plupart des gens ne réalisent pas, c’est que les textiles représentent 7% de tous les plastiques dans les sites d’enfouissement canadiens et constituent la troisième catégorie de déchets plastiques en nombre absolu après l’emballage et l’automobile (Deloitte, 2019).
Pour résoudre ce problème, tous les textiles devraient être collectés et détournés du flux de déchets. Il s’agit d’une solution simple en théorie, mais les processus nécessaires pour y parvenir sont complexes. Cela nécessiterait les efforts consolidés de nombreux groupes d’intervenants et de millions de consommateurs. La solution repose également sur des changements dans les processus sociaux et technologiques qui nécessitent des innovations et des recherches pour combler les lacunes dans les connaissances et définir les meilleures pratiques.
La mode passe à l’action (FTA) s’engage à réduire le volume de textiles qui se retrouvent dans les sites d’enfouissement du Canada, tout en veillant à ce que le matériau soit efficacement réutilisé, réutilisé ou recyclé. En tant qu’ONG indépendante, nous travaillons en étroite collaboration avec tous les acteurs de la chaîne de valeur tels que les propriétaires de marques, les détaillants, les organismes de bienfaisance, les collectionneurs et les trieurs de textiles, ainsi qu’avec les municipalités, les universitaires et les représentants des différents ordres de gouvernement. C’est grâce à cette approche multipartite que nous pouvons favoriser la conversation et fournir une plateforme commune pour déterminer à la fois les défis et les possibilités.
Le recyclage de textile à textile n’en est qu’à ses balbutiements et nécessite des investissements massifs, des collaborations, des partenariats et la création de réseaux. Notre vision est d’un système de mode plus durable et circulaire au Canada, avec une stratégie et un cadre clairs qui uniront toutes les parties prenantes et accéléreront l’action. Lorsqu’il y a des lacunes en matière d’apprentissage, nous collaborons avec des partenaires du savoir au Canada et à l’étranger, notamment Accelerating Circularity, CSA Group, Circle Economy, Circular Economy Leadership Canada, et plus encore.
En 2021, nous avons publié Une étude de faisabilité du recyclage des textiles au Canada, avec le soutien financier d’Environnement et Changement climatique Canada. Il comprend de nombreuses recommandations sur la façon de s’attaquer au problème des déchets textiles au Canada. L’une des recommandations était de mettre en place un projet pilote de recyclage des textiles mécaniques sur lequel nous travaillons actuellement.

Le projet pilote comportait 4 phases distinctes menées par les partenaires pilotes et facilitées par FTA. La première phase consistait à collecter des vêtements 100% polyester auprès des consommateurs, à trier le matériau en fonction de la composition des fibres, à éliminer tous les contaminants comme les fermetures à glissière et les boutons, et à déchiqueter le matériau. Au cours de la phase 2, nous avons développé des idées pour un produit destiné aux consommateurs fabriqué à partir d’un tissu non tissé résultant du matériau textile collecté et déchiqueté. Dans la phase 3, nous avons conçu le produit final, qui est un panier à linge, qui est actuellement en production et sera disponible dans les magasins Canadian Tire partout au Canada en février 2023. Une fois que nous aurons les commentaires sur le marché, nous élaborerons l’analyse de rentabilisation et publierons un rapport final.
Ce projet pilote démontre que pour recycler les textiles au Canada, nous devons bâtir des chaînes d’approvisionnement locales plus solides. En même temps que ce projet pilote, nous avons convoqué un groupe d’apprentissage multipartite de partout au Canada dans le but de créer sa propre chaîne d’approvisionnement en recyclage des textiles et de mettre à l’échelle l’innovation. Ce projet pilote démontre également que, bien que limité, nous avons la capacité de recycler les textiles au Canada, ce qui devrait encourager les municipalités à commencer à mettre en place des programmes de réacheminement des textiles.
Pourtant, plus de R-D est nécessaire pour mieux trier, nettoyer, recycler, puis créer des fils, des tissus et éventuellement de nouveaux vêtements à partir de textiles usagés. Nous avons rencontré des entrepreneurs canadiens qui mettent au point des technologies de recyclage chimique ou qui créent des matériaux synthétiques à base de plantes pour remplacer les matières synthétiques à base de pétrole. Cela nous enthousiasme, et nous voulons entrer en contact avec tous les innovateurs qui pourraient avoir des solutions pour faire progresser la circularité des textiles au Canada! Si vous avez une solution, veuillez nous contacter à info@fashiontakesaction.com